Sunday, November 27, 2005

Malgré son boom, la consommation des ménages contribue faiblement à la croissance en Chine

SHANGHAÏ CORRESPONDANT

La consommation des ménages en Chine est au coeur d'une révolution proche de ce qu'ont connu les Tigres asiatiques dans les années 1980-1990 : sevrés pendant des années, les Chinois, aujourd'hui, se "lâchent". Très convoité, le marché chinois est le lieu d'une surenchère marketing qui n'a pas eu d'équivalent dans l'histoire du capitalisme : les sociétés du monde entier convergent en Chine pour y promouvoir leurs produits et les vendre. L'offre s'y développe dans une telle proportion et à une telle vitesse qu'elle pourrait dépasser les capacités d'absorption actuelle du marché — comme c'est le cas dans l'automobile, devenue emblématique des risques de surchauffe : la capacité du secteur pourrait atteindre 20 millions d'unités en 2010, alors que les ventes, de 5,5 millions cette année, risquent de ne pas dépasser 9 millions dans cinq ans.


L'évolution de la demande pour les biens de consommation est surtout impressionnante parce qu'elle a démarré très bas et que les volumes sont significatifs. De 1997 à 2003, d'après une étude récente du cabinet Deloitte, la consommation totale des ménages a ainsi augmenté de 64 %. Mais, sur la même période, la consommation de produits alimentaires et de vêtements n'a grimpé que de 41,2 % et 22 % respectivement.

En revanche, les Chinois ont consommé 90,8 % de plus de produits durables. Pour le transport, la hausse est de 111,8 %. Ces chiffres reflètent le tropisme des consommateurs pour les produits électroniques — il y a désormais 350 millions d'usagers du téléphone portable. Les ventes automobiles, elles, ont crû de 318 % — mais sont retombées à 12 % cette année.

Comparée aux performances de l'économie en général — 9,5 % par an pour le produit intérieur brut (PIB) —, la consommation des ménages reste encore le parent pauvre de la croissance : elle n'a représenté que 42 % du PIB en 2004, et probablement moins en 2005. "D'après nous, la structure politique existante en Chine, la distribution inégale de la richesse et des revenus, sont implicitement défavorables à la consommation. Les exportations et l'investissement ont une part de plus en plus importante du PIB, tandis que la croissance de la consommation est en train de passer derrière celle du PIB nominal", notaient fin octobre, dans leur analyse en ligne, les économistes de Morgan Stanley.

Bref, au lieu d'alimenter la croissance, la consommation privée se nourrit en partie des excès du surinvestissement en capacités de production et en infrastructures (la bulle immobilière, par exemple, gonfle la demande en meubles et en équipement dans les grandes villes).

L'une des évolutions structurelles appelée à doper la consommation en Chine est la modernisation de la grande distribution à la faveur de l'arrivée des groupes étrangers.

Mais, pour que la Chine entre réellement dans l'ère de la consommation, il faut aussi que les bonnes politiques soient mises en oeuvre. Les économistes de Morgan Stanley identifient plusieurs transitions essentielles pour les années à venir. Il s'agit d'abord des facteurs qui permettront d'augmenter le revenu disponible de la population, comme la privatisation des actifs contrôlés par l'Etat — surtout les terres — et l'urbanisation d'une partie des 800 millions de paysans chinois.

Deuxièmement, la mise en place d'un système de santé et de retraite (en pratique, les Chinois sont dépourvus de couverture médicale) est indispensable pour, d'une part, pousser les consommateurs chinois à moins économiser, et, d'autre part, en captant des fonds publics, contribuer à freiner le surinvestissement de l'Etat dans les infrastructures. Enfin, la continuation des réformes et de l'ouverture aux étrangers dans le domaine bancaire doit permettre de généraliser le crédit et de le rendre plus performant.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 22.11.05


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Wednesday, November 23, 2005

'Second Wives' in China

By Don Lee, Times Staff Writer
November 22, 2005 latimes.com : World News

SHANGHAI — Li Xin knelt in a hotel room here, wearing polka-dot boxer shorts and a grimace on his face.

The deputy mayor of Jining, in Shandong province, was pleading with his lover not to report him to authorities.

But in the end, the 51-year-old official was exposed and sentenced to life in prison. His crime: accepting more than $500,000 in bribes, which he used to support at least four mistresses in Jining, Shanghai and Shenzhen.

Li's transgressions were minor compared with those of other public officials. A top prosecutor in Henan province, for example, was recently stripped of his post and Communist Party membership after investigators alleged that he embezzled $2 million to support his lavish lifestyle — and seven mistresses.

"Everyone is saying, 'Behind every corrupt official, there must be at least one mistress,' " says Li Xinde, an anti-corruption activist who researched Li Xin's case and posted on his website a photo of the deputy mayor begging in the hotel room.

China's economic boom has led to a revival of the 2-millennium-old tradition of "golden canaries," so called because, like the showcase birds, mistresses here are often pampered, housed in love nests and taken out at the pleasure of their "masters."

Concubines were status symbols in imperial China. After the Communists took power, they sought to root out such bourgeois evils, even as Chairman Mao Tse-tung reportedly kept a harem of peasant women into his old age.

Now, mistresses have become a must-have for party officials, bureaucrats and businessmen.

"We are in a commodity economy," says retired Shanghai University sociologist Liu Dalin. "Work, technology, love, beauty, power — it's all tradable."

So-called concubine villages — places where lotharios keep "second wives" in comfort and seclusion — are now spread across the nation, in booming cities such as Dongguan, Chengdu and Shanghai.

So common is the practice that it has spawned an industry of private detectives snooping on cheating husbands and their paramours. One such agency, called Debang, based in the western city of Chengdu, underscores how "first wives" are fighting back.

Debang was started by divorced women with one goal: to help desperate wives ferret out their double- and triple-timing husbands and make them pay for their indiscretions.

Debang wouldn't comment, but informed people say the firm has expanded into several cities and has a staff of more than 100.

The mistress boom is contributing to a surge in divorces — and fierce battles over property when relationships collapse. Not long ago, Beijing amended the country's marriage law to make men who indulge in mistresses pay heavy penalties and to give their spouses greater rights in separations.

Now, local governments are starting to take action.

This year the city of Nanjing issued an order for all public officials to register their extramarital relationships. In Guangzhou, a prosperous city in the south, a major university issued stern warnings to female students about having affairs and wrecking marriages. And last month, state media reported that Hainan province had stipulated that party members who kept mistresses or had children outside of marriage would be expelled.

Government leaders worry that philandering also could have detrimental effects on China's economy and the credibility of the Communist Party.

State-run banks and agencies have lost billions of dollars to embezzlement and fraud, many at the hands of officials seeking money to support their golden canaries. In a government review of 102 corruption cases in several Guangdong province cities a few years ago, every one involved an illicit affair.

"If a government official has a mistress, there must be some corruption," says Sun Youjun, a private investigator in Shanghai. "Visits to high-end hotels are not easy with officials' incomes."

Like most bureaucrats, Li Xin had a monthly paycheck of no more than a few hundred dollars. But as deputy mayor for a city of 8 million that's a regional industrial and rail center, Li could easily boost his income. He collected bribes from more than 40 businesses in exchange for helping them with land deals, commodity sales and construction projects, according to interviews and to reports in state-owned media.

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Tuesday, November 22, 2005

Mariés deux jours sur sept

Courrier international - 22 nov. 2005
CHINE - Mariés deux jours sur sept
"Après plus de deux ans de mariage, je trouvais que je commençais à manquer d'air. Mon espace personnel ne cessait de se rétrécir, et mes amis se faisaient de plus en plus rares. C'est pourquoi on a opté pour cette nouvelle formule. Cela ne veut pas dire que je m'oppose à la conception traditionnelle du mariage, mais je trouve que c'est mieux ainsi", déclare Mme Ling, une citadine de Hangzhou, au Quotidien du peuple.

Selon le journal chinois, le "mariage de fin de semaine" consiste à vivre ensemble les week-ends et les jours fériés. Cette pratique sociale se répand de plus en plus dans les grandes villes chinoises comme Hangzhou ou Zhejiang. "En Chine, près de 10 millions de couples se marient chaque année", estime Zhang Yi, directeur de Roma Wedding, une agence qui assure l'organisation des mariages.

En effet, la structure familiale en Chine, de même que l'institution du mariage, ont connu un vrai bouleversement à la suite de la mutation économique et sociale du pays et l'ouverture sur l'extérieur. Les familles chinoises sont devenues diverses et variées en type comme en structure, et le concept traditionnel du mariage s'est affaibli de plus en plus.

La pratique du "mariage de fin de semaine" se répand parmi les cols blancs. Elle concerne des couples qui ne souhaitent pas voir leur mariage prendre une tournure fatale. Chacun prend beaucoup plus de liberté en semaine ; on se téléphone, on a l'impression d'être encore des amoureux, avant de se retrouver mari et femme en fin de semaine. Cette nouvelle tendance semble bien mieux préserver la chaleur des sentiments que la vie conjugale traditionnelle, observe le journal.

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Les inégalités s'accroissent entre le monde rural et le monde urbain

LEMONDE.FR 14.11.05 14h48

L'OCDE exhorte la Chine à réduire les inégalités de plus en plus importantes entre les campagnes et les villes et à s'attaquer aux graves problèmes d'environnement qui mettent en danger l'agriculture, dans un rapport publié lundi 14 novembre.

Cette première étude sur les politiques agricoles chinoises de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), dont la Chine n'est pas membre, relève qu'après avoir bénéficié dans un premier temps des réformes lancées en 1978, l'agriculture souffre d'un retard par rapport aux autres secteurs depuis le milieu des années 1990. Elle pèse toujours d'un poids important, représentant 15 % du produit intérieur brut et plus de 40 % des emplois. La Chine reste majoritairement rurale : 60 % des 1,3 milliard de Chinois vivent à la campagne, soit près de 800 millions de personnes.


Mais, souligne l'OCDE, si les revenus ont fortement augmenté depuis les réformes, cela est dû essentiellement aux entreprises non-agricoles, dont la création a été encouragée dans les campagnes par les autorités pour empêcher un exode rural trop important. Et si la pauvreté a diminué en raison des réformes et de l'ouverture économiques, les écarts de revenus se sont accrus entre les paysans et les citadins : au milieu des années 1980, un habitant des villes gagnait en moyenne 1,85 fois plus qu'un campagnard, "en 2003 et 2004 le ratio était de 3,2, le plus élevé de toute la période des réformes", dit l'étude.

Soulignant que cette question est devenue prioritaire pour le régime en 2004, l'OCDE suggère plusieurs pistes pour s'attaquer au problème, en particulier de lever les barrières administratives empêchant la libre circulation de la main-d'oeuvre vers les villes, estimant que "la poursuite du transfert de la main-d'oeuvre rurale vers des emplois non-agricoles créerait des conditions favorables pour l'ajustement structurel de l'agriculture".

LE DÉFI DE L'ENVIRONNEMENT

L'Etat devrait également, selon l'organisme, garantir une plus grande sécurité juridique de l'accès à la terre, objet de litiges en raison des limitations du système actuel qui prévoit des locations sur 30 ans et donne un pouvoir immense aux fonctionnaires locaux. D'ailleurs, note l'OCDE, dans de nombreux cas, certains se comportent comme des propriétaires terriens, "décidant de louer ou de vendre des terres à des investisseurs extérieurs sans consensus des agriculteurs locaux et sans que les agriculteurs reçoivent une compensation correcte pour la perte des terres".

Un meilleur accès aux services publics est également indispensable. "Les différences énormes dans les dépenses publiques par habitant dans l'éducation, la santé, les systèmes de retraites et de sécurité sociale entre populations rurales et urbaines sont l'une des principales sources de disparités sociales", indique l'étude.

Un autre défi de taille est l'environnement, avec dans l'ensemble du pays une érosion et une dégradation des sols et une pollution de l'eau. L'OCDE, rappelle qu'avec 280 kg par hectare, la Chine est l'un des principaux utilisateurs d'engrais au monde. "Ces problèmes risquent de contribuer à une réduction de la productivité agricole à long terme", prévient le rapport.

L'OCDE conseille au gouvernement chinois de restructurer la filière agro-alimentaire pour la rendre plus compétitive, alors que le secteur est encore très fragmentée avec "200 millions de foyers ruraux avec une affectation de terre de seulement 0,65 ha en moyenne".

Cependant, la proposition de l'OCDE de favoriser l'existence d'organisations de producteurs autonomes devrait être difficilement entendue par Pékin, sourcilleux de ne laisser aucune expression de la société civile en dehors des structures gouvernementales ou du parti au pouvoir.

Avec AFP
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Thursday, November 03, 2005

Women in China finally making a great leap forward

excerpt:
"Qu Man and Yang Jie marry in a hotel courtyard with 85 people and a type of ceremony that is becoming common: Western. Statues of Roman gods and scads of purple balloons are part of an event complete with the throwing of rice and confetti. At one point, the parents of both bride Qu and groom Yang are called up front to speak at the ceremony. It seems like no big deal.

Yet like many family matters in China, this wedding ritual represents an enormous change - mainly for the bride. Not long ago, less than 20 years, the bride's family did not attend her wedding, let alone speak at the ceremony. Brides were sent out the door by parents to the groom's family, where they were obliged to serve with duty and alacrity."

[...]

"Qu Man, the bride with the Western-style wedding, is an example of greater status among urban women. Both she and Yang Jie work in a state accounting office. Yang says he chose Qu. But Qu chose just about everything else: She chose the wedding site. She also brought her parents to the wedding.

And that was not for show. It signals she will not be an old-style daughter-in-law, subservient, powerless, dependent. She will negotiate when to leave her career and have a child. If she is like many brides today, she will have told her husband already that if he expects her to live with his family, he must find a different wife."

[...]

"Families with one child, a girl, now place great hope in her. In urban areas, men now say they don't care if their baby is a girl or boy. (A lively debate exists over whether they mean it.) Also, the virtues of having a girl are more explicitly stated in the city: "My parents and many parents I know feel that when the son moves out, his counsel will not be as reliable," she says. "He will look out for his interests first. But the daughter, even when she is married, can be trusted to think for the whole family."

"The daughter is easier to raise, cares more, and is less trouble," says Beijing University family sociologist Xia Xueluan. "That's the feeling.""

Wednesday, November 02, 2005

From cells to bells, 10 things the Chinese do far better than we do

A comparative list compiled by JAN WONG

JAN WONG
Saturday, October 23, 2004

BEIJING -- Ah, those clever Chinese. First they invent gunpowder and a few other essentials of modern civilization. Now they're gunning their economic engines. Yet who would have thought that, after a millennium of poverty, they'd already do so many things better than we?

In fact, compiling a Top 10 list of what China does better than Canada isn't easy. There are so many items. To whittle it down, let's assume it's unfair to count anything related to cheap labour.

So we won't include the wonderfully thorough mop-ups of supermarket spills: The staff don't plunk down those yellow you-can't-sue-us caution signs. They actually fan the floor with a broken sheet of Styrofoam until it is dry.

Nor will we mention the exquisite, free head-and-shoulder massages that come with every shampoo and haircut.

And we will only sigh with envy over bicycle couriers speeding theatre tickets to you the same day -- free.

Frequent travellers will love this one: Even remote rural hotels in China, not previously known for world-beating hygiene, now routinely slip blankets, quilts and coverlets into freshly laundered duvet covers. No more puffy bedspreads and nasty polyester blankets that cover guest after guest without being cleaned, which is still the practice in most of our hotel chains.

Considering how cheap labour is, it's astonishing that so many Chinese facilities offer free automated lockers now, the way European airports and train stations do. No more old-fashioned keys to form a lump in your pocket -- just a slip of paper with a randomly chosen number that lets you retrieve your belongings. Stores like them because they cut shoplifting; customers like them because they reduce schlepping.

Not all progress is good. Taxis, subways, trains and elevators barrage you with non-stop ads on flat-screen videos. Some city buses feature live television. Who wants that? Pickpockets, probably.

For this list, we won't count minor things, either, like the narrow plastic bags that department stores and offices offer on rainy days to sheathe your dripping umbrella. Or the invention of the electronic fly swatter, which electrocutes without squishy messes (and is now available in dollar stores in Canada).

On this list, we won't count mega things, either, like the soaring architectural wonder of China's airports -- even in provincial capitals like Fuzhou -- awash in natural light. (Not to mention that you can understand the public announcements, and the restaurants are much better.)

We won't include the vast subway and highway systems and huge underground garages that Beijing, Shanghai and Canton have built in astoundingly little time. Or Shanghai's magnetic-levitation train, the first in the world, which accelerates to 431 kilometres an hour in 2 minutes and 53 seconds. Even the Germans who designed it can't afford one for themselves.

No, for this list we were looking for truly brilliant ideas, the forehead-slapping kind, the ones that make you say: Now why didn't we think of that?

1. Cellphones

By any standard you can think of -- coverage, price, ubiquity -- China's cellphone practices beat ours. You can use them in elevators, subways and parking garages. They work in Tibet, at the Great Wall, in remotest rural China, which is more than you can say for Ontario cottage country. Patients, doctors, nurses and visitors use them in hospitals, too, with no apparent ill effects.

It's a cheap, pay-as-you-go system, with no stupid monthly contracts or credit checks. The phones are so cheap -- even sidewalk cabbage vendors have them -- that China is now the biggest cellphone market in the world. With 300 million in use, each one telling time, wristwatch sales have plummeted.

"We're a nation of thumbs," a young Shanghai woman told me, meaning that Chinese use cellphones like BlackBerries, text-messaging friends 24/7, at 1.6 cents a pop. The Chinese never got used to voicemail or answering machines; installing home phones was equivalent to two years pay in the 1980s, so the country leapfrogged over landline technology right into cellular.

Chinese author Qian Fuchang even plans to transmit a novel -- about an extramarital affair -- via text-messaging, one 70-word chapter at a time.

2. Informative stop lights

In Tianjin, a city of 13 million people, traffic lights display red or green signals in a rectangle that rhythmically shrinks down as the time remaining evaporates. In Beijing, some traffic lights offer a countdown clock for both green and red signals.

During a red light, you know whether you have time to check that map; on a green light, you know whether to start braking a block away -- or to stomp on the accelerator, as though you were a Toronto or Montreal driver. (That's probably why Montreal has a few lights with countdown seconds for pedestrians.)

3. Transit debit cards

Wouldn't it be great to have a single debit card for buses, subways -- and taxis? That's how it works in Shanghai. Passengers don't have to fumble for exact change on buses and subways, or line up to buy tokens or tickets. Taxi drivers don't have to make change, or get ripped off by counterfeit bills, a real plague in China. And they aren't loaded down with cash, which would make them tempting targets for robbery.

(In another transit plus, forget those illegible handwritten taxi receipts we get in Canada. China's taxis automatically print out receipts with date, mileage, taxi medallion number, even the start and end times of the ride. That certainly would help you recover the Stradivarius you inadvertently left in the back seat.)

4. Adult playgrounds

Hate paying those gym club bills? Loathe huffing and puffing around buff bodies in spandex? Beijing provides free outdoor exercise equipment in neighbourhoods throughout the city: walking machines, ab flexers, weight machines and rowing machines in bright reds, blues, yellows and greens.

Adult playgrounds get everyone out in the fresh air, especially seniors who might stay shut in at home. Teens like to hang out there, too. And it sends a not-so-subtle propaganda message about the benefits of healthy living.

5. Anti-theft slipcovers

What do you do with a purse in a restaurant? It can slide off your lap, and looping the handle over the back of your chair is an invitation to a thief. In China, when you sling your purse or laptop or coat over your chair back, a waiter hurries to toss a tasteful slipcover over it. It foils thieves, and also protects coats from food spills. Some restaurants provide hooks under the table for purses.

6. Daily banking

We feel so lucky when a bank branch in Canada opens for a few hours on Saturday mornings. (Notice the long, long lines?) But Chinese banks are now open 9 to 5, seven days a week. Even on New Year's Day and other national holidays, at least some branches will open for business. The ones that are closed post helpful notices directing you to the closest open branch. And, yes, they do have a full network of ATMs.

7. Wireless service bells

Trying to flag down your waiter for a glass of water? Just press a made-in-China gizmo at your table. Your table number lights up on a panel inside the kitchen and your server is soon hovering by your side. The bell also eliminates that annoying waiterly interruption: "Is everything all right?"

The same gizmo in spas alerts masseuses when you're demurely under the sheet and ready for their attention.

8. Parking data

A celebrity I once lunched with was an hour late because he couldn't find an empty parking spot in downtown Toronto. He had driven to a dozen lots, each time finding a wooden sign plunked at the entrance smugly announcing that the lot was full.

In China, roadside electronic billboards not only give directions to nearby lots and garages, they crucially reveal how many empty spaces are left.

9. Computer seating maps

Canadian concert halls will tell you that Row DD, Seat 81 costs $74.95. But where on earth is it? At the Shanghai Grand Theatre, the black granite ticket counter is embedded with a Samsung computer screen which lights up with the event you want to see, showing unsold seats, colour-coded by price, and the sightline to the stage. There is even a bar stool on which to perch while you consider your choices.

Movie theatres offer the same service. You choose which film and what showing, and the screen in the counter shows you what's unsold. After you make your choice, you can go shopping or enjoy a latte until show time. No one will take your seats.

10. Free hemming

This doesn't count as cheap labour because only three people service an entire department store. In Canada, hemming a new pair of trousers adds at least $10 to the cost, plus two trips to the tailor. And you have to try them on again while you get measured.

At the No. 1 Department Store in Shanghai, the salesclerk measures you while you are trying on the pants, asking: "Will you be wearing these with high heels or flats?" If you decide to buy them, she scribbles the length on your receipt. You head to what looks like a gift-wrapping station where a man measures and chalks the pants, scissors off the surplus and flings them to two women behind him. One hems the raw edge on a machine and tosses it to the other, who stitches the final hem on another machine and presses them.

Even with two customers ahead of me, I swear it took under three minutes in all to get two pairs back.

When I tell the woman ahead of me that stores in Canada don't do this, she's astonished. "Really?" she says. "How inconvenient."


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Tuesday, October 18, 2005

Snobs in China (from SInosplice)

FROM SINOSPLICE.COM:
"When I lived in Hangzhou, the “snobs” were the foreigners that lived in Shanghai and thought it was so great.

After I moved to Shanghai, the “snobs” became the foreigners in Shanghai that didn’t learn any Chinese and spent all their time and money in Western over-priced restuarants and bars.

Carl helped me realize how “snobby” I can be, towards foreigners that spend a lot of time in the bar scene (some actually are cool). They’re not all assholes.

There are so many kinds of snobs, really. (Maybe it cheapens the term to apply it so liberally, but who cares?) When I still lived in the US the ones that annoyed me the most were the music snobs. Here in China (and especially in Shanghai), there are so many other kinds of snobs to be found in the expat community…

  • There are the “Real China snobs”. Their experience in China is the real one, in some part of China that the snob deems respectably “rough.” This type of snob holds nothing but contempt for the expats in Shanghai. The funny thing, is, you can find this type of snob in Hangzhou. (Life in Hangzhou is anything but “roughing it.”)
  • There are the “Chinese study snobs”. They’re usually bookish and don’t openly show contempt. But they might mention that they don’t hang out with foreigners.
  • There are the “I speak Chinese snobs”. They speak at least basic Chinese, and unlike the “Chinese study” snobs they do hang out with foreigners, mostly because they’re always trying to impress them with their Chinese skills. Their snobbery is only half-hearted, because they love to be needed by those without the Chinese skills. They limit their contempt for the Chinese-unequipped to occasional snide remarks.
  • There are the “I am so 老百姓 snobs”. These are the opposite of the traditional snobs. They arrive in China and move right into the slums to live with their Chinese “brethren.” They get 5 rmb haircuts and eat 5-10 rmb meals, exclusively Chinese. They usually don’t show a lot of contempt for those who want normal conveniences, but neither do they recognize the absurdity of their own actions. This kind of snob is specific to big cities, but is otherwise basically the same as the “Real China” snob.

I am guessing that some of my readers find me writing about this ironic, as on more than one occasion I have been accused of being one of these types. So here’s where I’ll get honest.

I was certainly never hardcore about it, but I did feel the “Real China snob” in me resisting the move to Shanghai. I lived out my “Real China” snob fantasies in my first year in Hangzhou and when I traveled in my first 2-3 years in China.

I was sort of a “Chinese study snob” my first year in China, but that was mostly because I was poor and didn’t really know any other foreigners. I’ll admit that I am still somewhat bewildered (frustrated? shamed? saddened?) by foreigners who live in Shanghai long-term and don’t make a real effort to learn the language. I’m not sure if that makes me a snob.

Despite the occasional accusation, I don’t think I am a “I speak Chinese snob,” although certain friends of mine might say I have definitely exhibited symptoms. (It was tough love, I swear!) But yes, I speak Chinese, and not badly. If you want to label me a snob for that, have fun.

I am not a “I am so 老百姓 snob,” but I think I know a few people who exhibit symptoms.

So… how many kinds of snobs did I miss? What kind of snob are you?"

Friday, October 14, 2005

Avoir vingt ans et chercher son destin dans les astres

Courrier international - n° 780 - 13 oct. 2005
Asie
CHINE - Avoir vingt ans et chercher son destin dans les astres
Dans les métropoles chinoises en plein boom, il est très tendance de se tourner vers la divination, de préférence occidentale. Les jeunes consultent leur horoscope sur le Net.


Ceux que l’on appelle les “djinns des villes” vivent en milieu urbain, pour des raisons professionnelles ou pour suivre des études universitaires, et se situent en majorité dans la tranche d’âge des 18–30 ans. Ils ont reçu une éducation athée conforme à l’orthodoxie, mais s’intéressent malgré tout beaucoup à des pratiques divinatoires ésotériques comme les prédictions à partir du signe zodiacal, du groupe sanguin, des cartes de tarot ou du “spiritisme au pinceau”. Ils savent très bien ce que recouvre le terme de “superstition” et ne veulent surtout pas tomber dedans. Leur manière d’être est celle de jeunes citadins à la page.
Aucun rapport, donc, avec les devins traditionnels, diseurs de bonne fortune brandissant la menace d’esprits diaboliques. Ces jeunes djinns des villes jouent un rôle de premier plan comme introducteurs de nouvelles modes culturelles en milieu urbain.
Qiao Min est tout juste diplômée de l’Université chinoise du peuple, où elle a obtenu une maîtrise en juillet dernier. Aujourd’hui, elle dispose d’un poste stable, mais, il y a six mois, elle passait ses journées à se tourmenter à ce sujet. “Comme je voulais un emploi à la fois bien rémunéré et qui me permettrait d’obtenir un permis de résidence définitif à Pékin, j’ai mis du temps à trouver un travail”, explique-t-elle.
C’est ainsi que Qiao Min s’est rendue le 30 avril au Wofo Si [temple du Bouddha couché], situé à l’intérieur du jardin botanique des Collines parfumées, dans l’ouest de Pékin, avec une camarade de chambre également angoissée par la recherche d’un emploi. “La prononciation du terme wofo faisant penser à celle du mot anglais offer [offre], on raconte que faire un vœu devant ce Bouddha est particulièrement efficace pour trouver un travail”, dit Qiao Min en ajoutant que de nombreuses camarades de sa promotion s’y étaient déjà rendues.
Arrivées au jardin botanique, son amie et elle n’étaient pas allées directement au temple du Bouddha couché, mais avaient d’abord déambulé un bon moment dans le parc, où elles avaient même acheté deux poupées de paille. “En fait, avec le recul, je me rends compte que notre but principal était de nous détendre, car nous étions vraiment épuisées par la recherche d’un emploi, qui occupait toutes nos journées.” Après s’être bien amusées dans le parc, elles s’étaient enfin rendues au temple. Sur une tablette de vœux, Qiao Min avait écrit : “Je voudrais trouver un travail satisfaisant”, puis, le cœur léger, elle avait regagné ses pénates. Qiao Min affirme avoir agi ainsi sans vraiment croire que son vœu serait exaucé. “Bien sûr, si cela marchait, c’était tant mieux !”
“En fait, la plupart du temps, les jeunes ne prennent pas vraiment au sérieux ce genre de pratique, qu’ils considèrent surtout comme un jeu et une façon de se divertir”, dit Sun Shijin, directeur du Centre de recherches en psychologie de l’université Fudan, à Shanghai, “La divination est une tendance de la culture urbaine. Tout le monde y goûte et, si vous n’essayez pas vous-même, vous risquez de passer pour un attardé !” ajoute Zhang Jijiao, de l’Académie des sciences sociales de Chine.

Rapidité et simplicité de l’horoscope occidental

Les sites astrologiques des principaux portails chinois enregistreraient en moyenne plus de 1 million de visiteurs par jour. Le responsable de la rubrique Horoscope chez Sohu, Li Yan, nous a indiqué que les internautes préféraient les pages faisant appel aux signes du zodiaque, aux tarots ou encore aux tests psychologiques. Ils sont moins nombreux à s’intéresser à l’astrologie chinoise traditionnelle ziwei, aux interprétations de rêves et aux modes traditionnels chinois de lecture du destin (à partir des patronymes, des huit caractères [indiquant l’année, le mois, le jour et l’heure de la naissance], de la physionomie, des lignes de la main ou du feng shui). “En effet, comparativement, l’interprétation des signes du zodiaque et des tests psychologiques est assez simple, contrairement aux formes de voyance chinoises traditionnelles et à l’astrologie ziwei, qui nécessitent de clarifier au préalable un certain nombre de points et de consulter de nombreux documents plutôt abscons”, explique Li Yan. Selon lui, en général, les personnes qui consultent leur horoscope sur Internet ne le prennent pas très au sérieux.
Le Pr Sun Shijin analyse le phénomène ainsi : la vie moderne provoque beaucoup de stress, et les gens doivent trouver des façons de l’évacuer. Dans le même esprit, des fêtes occidentales comme la Saint-Valentin et Noël ont été adoptées en Chine. L’engouement des jeunes pour la divination relève de la même démarche : jugeant les pratiques divinatoires chinoises peu amusantes, ils ont assimilé des formes de divination très répandues à l’étranger.
Dans le champ d’étude du Pr Sun Shijin, deux groupes manifestent un intérêt particulièrement vif pour les pratiques divinatoires : les étudiants d’université et les cols blancs. Ces deux groupes ont pour point commun d’être désemparés face aux choix à faire dans un proche avenir. “Les cols blancs subissent de très fortes pressions dans leur milieu professionnel. Il leur est impossible de prendre des décisions à la légère, par exemple quand ils veulent changer d’entreprise. Ils espèrent donc obtenir ainsi de l’aide pour faire le bon choix.”

Amour, destin et carrière professionnelle

Les jeunes entre 18 et 30 ans constituent la tranche d’âge qui doit compter avec le plus de variables sur le plan social. De la fin de leurs études secondaires à l’achat d’un logement, à leur mariage et à la naissance de leur enfant, ils auront de nombreux choix capitaux à faire : celui de leur spécialité universitaire, puis de leur métier, de leur entreprise et de leur compagnon de vie. Ils sont donc soumis à d’importantes pressions. Selon le site Sohu, parmi les internautes consultant leur horoscope en ligne, 95 % ont entre 18 et 35 ans, et il y a deux fois plus de femmes que d’hommes. Quant à leurs sujets de préoccupation, il s’agit par ordre d’importance de questions d’amour, de traits de caractère, d’interrogation sur leur destin, leur carrière professionnelle, leurs études, leurs chances de faire fortune, leur santé.
Selon Guo Zhengyi, de l’Institut chinois de vulgarisation scientifique, un sondage national sur les mentalités en Chine a été effectué au début des années 1990. Or, dès cette époque, les résultats obtenus l’avaient étonné : en effet, on trouvait moins de personnes croyant à la divination parmi les plus de 50 ans que parmi les moins de 30 ans. De plus, des grandes agglomérations comme Pékin et Shanghai apparaissaient aux premiers rangs. “Qu’ils y croient ou non, c’est une manière de chercher à se connaître soi-même, analyse Zhang Jijiao. Lorsqu’ils se seront fixés dans la vie, leur goût pour la divination faiblira.”
He Xiaopeng et Zhang Naiyuan
Zhongguo Xinwen Zhoukan (China Newsweek)

L'enfant unique chinois devient-il un étudiant suicidaire ?

L'enfant unique chinois devient-il un étudiant suicidaire ?
LE MONDE | 14.10.05 | 13h26 • Mis à jour le 14.10.05 | 16h40
Pékin de notre correspondant


Le monde universitaire chinois s'alarme : depuis le début de l'année, plus de quinze jeunes se sont suicidés dans les grandes universités de Pékin. L'université pékinoise Beida propose désormais à ses étudiants de pouvoir consulter gratuitement l'un des six "psy" mis à leur disposition depuis la rentrée.



Zhao, un étudiant de la faculté Qinghua, l'une des plus prestigieuses de la capitale, a des mots cyniques en désignant l'un des bâtiments du campus : "Ici, c'est la maison des suicidés. Voyez ces fenêtres : à gauche, on saute pour cause de chagrin d'amour ; à droite, pour d'autres raisons. Reste aux passants à chercher les traces de sang..."

Dérives "à la japonaise" d'étudiants craquant sous le poids de trop fortes pressions ? Ce n'est que l'une des explications avancées. Selon un rapport de l'unité de recherche psychiatrique qui travaille sur la santé mentale des étudiants pékinois, plus de 60 % de ces derniers souffriraient de problèmes psychologiques de "niveaux variés", et cette proportion "ne cesse de s'accroître".

Les causes ? Yumeng ("la mélancolie") est invoquée par certains experts, qui avancent quelques explications sur les raisons premières de ce haut mal de l'âme : "L'enfant unique !" La dure politique du planning familial imposée par les autorités depuis la fin des années 1970 afin d'éviter le cauchemar d'une explosion démographique aurait rendu les jeunes "égocentriques" durant leur prime jeunesse, puis obsédés par "l'idée de se libérer de leurs parents" alors qu'ils sont mal préparés à rentrer dans la vie adulte.

Un professeur de psychologie pékinois, Hou Yubo, affirme au Monde que "la concurrence au niveau des études et la disparité croissante de revenus entre étudiants issus de familles aux origines sociales variées frustrent les uns par rapport à l'opulence des autres". Lui aussi met l'accent sur les conséquences de l'enfant roi : "Les Chinois pouvaient autrefois se replier sur des valeurs familiales et vivaient en groupe. L'individualisation croissante de la société déstabilise d'un coup ces enfants seuls, mis en situation de compétition à l'université après avoir été adulés par leurs parents."

Partout des adolescents mettent fin à leurs jours sur la planète. Mais ici, parce que c'est un phénomène relativement nouveau, on en vient à décrire cette tendance comme un revers de la médaille du "miracle" chinois.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 15.10.05