Both Twitter and Facebook are blocked in China but so far, Brizzly hasn't been blocked and it works.
in reference to: * Brizzly / philou (view on Google Sidewiki)Monday, May 31, 2010
Tuesday, April 03, 2007
Partir en Chine (Interview sur Apec.fr)
Dans quel contexte êtes-vous parti en Chine ?
L’expression "l’occasion fait le larron" résume bien mon départ. Je n’avais pas d’ambitions définitives sur mon avenir professionnel ou personnel lorsque j’ai répondu sans trop y croire à une annonce parue sur www.shanghaiexpat.com. Je fus assez surprise d’obtenir une réponse. Trois semaines plus tard, des collègues m’accueillaient à l’aéroport de Pudong.
Mon travail de traduction porte à la fois sur les manuels d’Asus, les contenus web et les supports commerciaux ; mon département compte une dizaine de nationalités différentes. J’ai eu la chance de partir en Chine avec l’assurance d’un emploi, à la différence des nombreux Français qui arrivent ici en pensant trouver un nouvel Eldorado ; ceux-ci se retrouvent alors confrontés à la barrière linguistique, et à la difficulté de trouver un emploi sur un marché du travail dont ils ne connaissent ni les tenants, ni les aboutissants.
Comment s’est déroulée votre installation ?
Travailler dans une entreprise multinationale m’a beaucoup facilité la vie. Les formalités administratives ont surtout incombé au service RH. Je n’ai pas eu comme nombre d’étrangers à me déplacer à Hong Kong pour convertir mon visa touristique en visa professionnel. Mes collègues m’ont aidé à trouver un appartement, et j’ai emménagé quatre jours après mon arrivée. Les trois premiers mois ont été difficiles car le salaire de la période d’essai était plutôt bas (650€ par mois). Malgré mes bases en mandarin, j’ai eu l’impression les premiers temps d’être totalement dépendante de mes collègues, dont j’avais besoin pour me faire comprendre au quotidien.
Un conseil à un cadre français qui voudrait partir en Chine ?
Je pense qu’une grande partie des étrangers qui viennent en Chine font deux erreurs principales. La première est de croire qu’ils arrivent avec des compétences inédites que n’ont pas les "locaux" : les cadres chinois sont hautement qualifiés, une partie d’entre eux a fait ses études à l’étranger, et n’ont donc rien à envier à leurs concurrents occidentaux. La seconde erreur est de croire que l’Anglais est suffisant en soi. Il est possible de vivre en Chine sans parler un mot de mandarin, mais vous passerez à côté de tout, et vous ne resterez qu’un "expat" qui aurait aussi bien pu vivre à Bangalore, Hanoi que Shanghai.
L’expression "l’occasion fait le larron" résume bien mon départ. Je n’avais pas d’ambitions définitives sur mon avenir professionnel ou personnel lorsque j’ai répondu sans trop y croire à une annonce parue sur www.shanghaiexpat.com. Je fus assez surprise d’obtenir une réponse. Trois semaines plus tard, des collègues m’accueillaient à l’aéroport de Pudong.
Mon travail de traduction porte à la fois sur les manuels d’Asus, les contenus web et les supports commerciaux ; mon département compte une dizaine de nationalités différentes. J’ai eu la chance de partir en Chine avec l’assurance d’un emploi, à la différence des nombreux Français qui arrivent ici en pensant trouver un nouvel Eldorado ; ceux-ci se retrouvent alors confrontés à la barrière linguistique, et à la difficulté de trouver un emploi sur un marché du travail dont ils ne connaissent ni les tenants, ni les aboutissants.
Comment s’est déroulée votre installation ?
Travailler dans une entreprise multinationale m’a beaucoup facilité la vie. Les formalités administratives ont surtout incombé au service RH. Je n’ai pas eu comme nombre d’étrangers à me déplacer à Hong Kong pour convertir mon visa touristique en visa professionnel. Mes collègues m’ont aidé à trouver un appartement, et j’ai emménagé quatre jours après mon arrivée. Les trois premiers mois ont été difficiles car le salaire de la période d’essai était plutôt bas (650€ par mois). Malgré mes bases en mandarin, j’ai eu l’impression les premiers temps d’être totalement dépendante de mes collègues, dont j’avais besoin pour me faire comprendre au quotidien.
Un conseil à un cadre français qui voudrait partir en Chine ?
Je pense qu’une grande partie des étrangers qui viennent en Chine font deux erreurs principales. La première est de croire qu’ils arrivent avec des compétences inédites que n’ont pas les "locaux" : les cadres chinois sont hautement qualifiés, une partie d’entre eux a fait ses études à l’étranger, et n’ont donc rien à envier à leurs concurrents occidentaux. La seconde erreur est de croire que l’Anglais est suffisant en soi. Il est possible de vivre en Chine sans parler un mot de mandarin, mais vous passerez à côté de tout, et vous ne resterez qu’un "expat" qui aurait aussi bien pu vivre à Bangalore, Hanoi que Shanghai.
"La Chine connaît aujourd'hui une forte pénurie de cadres"
Quoi de neuf en Chine pour les cadres français qui se disent aujourd’hui : "et pourquoi pas moi "?
Pékin reste la ville d’implantation des grandes entreprises qui ont besoin d’être proche des décideurs politiques nationaux tandis que Shanghai, véritable cœur économique du pays continue sa montée en puissance, sans oublier la région du Guangdong (Canton) qui semble souffrir le plus d’une pénurie de cadres qualifiés.
Quel est le profil type d’un cadre recherché aujourd’hui par des entreprises implantées en Chine ?
Vu la situation de pénurie, les recruteurs sont très ouverts même s’il faut faire attention car les candidats chinois ont tendance à "survendre" leur compétences et réalisations professionnelles. En gros, on recherche des cadres qui travaillent en anglais et savent gérer des équipes. Ce sont des professionnels qui connaissent et maîtrisent les standards internationaux. L’âge n’est pas un problème, d’ailleurs j’ai récemment placé deux personnes de plus de 50 ans pour des postes de directeurs généraux.
Qu’est-ce qui pourrait étonner ou même choquer un cadre français fraîchement arrivé en Chine ?
Ce qui est très troublant, c’est que personne ne dira jamais qu’il ne sait pas faire quelque chose, parce qu’il est hors de question de perdre la face en public. Ce qui peut générer de nombreux malentendus dans le cadre d’une relation professionnelle. Par ailleurs, les Chinois ne sont pas toujours très attentifs à la finition. Vous demandez un costume sur mesure, de couleur bleue, on vous le livre effectivement sur mesure mais en vert. Pour le tailleur, la couleur est un détail secondaire. Là encore, c’est assez troublant au début. Enfin, il faut bien prendre la mesure de l’importance du réseau (le "guanxi"). Les gens ont l’habitude de passer du temps ensemble au restaurant, au karaoké (attention, ils sont très forts) lorsqu’ils travaillent ou font des affaires ensemble. C’est ainsi que l’on peut forger une relation de confiance qui prime sur tout autre forme d’engagement.
Est-ce que l’anglais suffit pour travailler sur place ?
A l’heure actuelle 300 millions de Chinois apprennent l’anglais, mais beaucoup parlent le "Chinglish", une traduction mot à mot. Mais si l’on veut s’installer durablement en Chine, il est nécessaire de se mettre au mandarin… Et ce n’est pas chose facile. Beaucoup de gens, en effet, ne parlent pas anglais ; dans les rues, hors des grands centres urbains… Sans le mandarin, on perd beaucoup et l’on ne sera jamais vraiment intégré...
Pékin reste la ville d’implantation des grandes entreprises qui ont besoin d’être proche des décideurs politiques nationaux tandis que Shanghai, véritable cœur économique du pays continue sa montée en puissance, sans oublier la région du Guangdong (Canton) qui semble souffrir le plus d’une pénurie de cadres qualifiés.
Quel est le profil type d’un cadre recherché aujourd’hui par des entreprises implantées en Chine ?
Vu la situation de pénurie, les recruteurs sont très ouverts même s’il faut faire attention car les candidats chinois ont tendance à "survendre" leur compétences et réalisations professionnelles. En gros, on recherche des cadres qui travaillent en anglais et savent gérer des équipes. Ce sont des professionnels qui connaissent et maîtrisent les standards internationaux. L’âge n’est pas un problème, d’ailleurs j’ai récemment placé deux personnes de plus de 50 ans pour des postes de directeurs généraux.
Qu’est-ce qui pourrait étonner ou même choquer un cadre français fraîchement arrivé en Chine ?
Ce qui est très troublant, c’est que personne ne dira jamais qu’il ne sait pas faire quelque chose, parce qu’il est hors de question de perdre la face en public. Ce qui peut générer de nombreux malentendus dans le cadre d’une relation professionnelle. Par ailleurs, les Chinois ne sont pas toujours très attentifs à la finition. Vous demandez un costume sur mesure, de couleur bleue, on vous le livre effectivement sur mesure mais en vert. Pour le tailleur, la couleur est un détail secondaire. Là encore, c’est assez troublant au début. Enfin, il faut bien prendre la mesure de l’importance du réseau (le "guanxi"). Les gens ont l’habitude de passer du temps ensemble au restaurant, au karaoké (attention, ils sont très forts) lorsqu’ils travaillent ou font des affaires ensemble. C’est ainsi que l’on peut forger une relation de confiance qui prime sur tout autre forme d’engagement.
Est-ce que l’anglais suffit pour travailler sur place ?
A l’heure actuelle 300 millions de Chinois apprennent l’anglais, mais beaucoup parlent le "Chinglish", une traduction mot à mot. Mais si l’on veut s’installer durablement en Chine, il est nécessaire de se mettre au mandarin… Et ce n’est pas chose facile. Beaucoup de gens, en effet, ne parlent pas anglais ; dans les rues, hors des grands centres urbains… Sans le mandarin, on perd beaucoup et l’on ne sera jamais vraiment intégré...
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